dimanche 22 mars 2015

Des nuages et des sentiers


Le temps sest mal annoncé aujourdhui, avec de la pluie et du vent au menu. Pas du tout motivant pour faire de la marche ! Mais si je me dégonfle devant ça -  pas la peine de commencer le pèlernage.  Je vais connaître bien pire une fois en route pour de vrai. Donc cétait parti pour un nouveau tour dentraînement de15 bornes.


Il étonannt comme les nuages semblaient toujours laisser un corridor ouvert au dessus de mon chemin.




 Et la pluie anoncée alors?Dans mon dos je sens le sourire dAldo. 


Les chemins forêstiers sont longs et droits, interrompus que par les cabanns à feu de chasse qui longent le sentier comme des sinistres miradors. Au bout de mon trajet en boucle; je reviens à Lerrain, Lieu de départ.

Et ça y est: le ciel se couvre pour de vrai. 

mercredi 18 mars 2015

Sache où regarder entre les déchets et les fleurs...

Comme j'avais encore des lacunes quand à l'orientation, je me suis décidée de m'entraîner surtout à l'utilisation du GPS sur le terrain et à l'apprentissage de la lecture des cartes.
Pour cela je me crée un tracé sur ordinateur en empruntant des chemins inconnus, tracé que je parcours ensuite pour de vrai, en m'appuyant sur le GPS. Ainsi hier, dans les alentours de Maupotel, j'ai fait une balade de 15 bornes, l'équivalent d'une étape journalière.

Le parcours cheminaient sur des sentiers types des Vosges ; boueux, bourrés de branches et d'arbres écrasés en travers avec balisage zéro ou cryptique.


Très vite, je ne savais plus du tout où je me trouvais. Mais tant qu'il y avait de la synchro entre la ligne rose et de la ligne bleue sur le GPS, j'étais tranquille.
Une belle balade au cœur des forêts qui vibrent sous les soleil du printemps naissant.

Une découverte du mauvais genre fut cependant ce tas de débris de voiture :


Admettez que c'est écœurant. Est-ce vraiment plus difficile d'amener sa vieille bagnole à la casse que de la balancer en pièces détachées dans la nature? les déchets en forêt sont malheureusement un phénomène courant dans la région. Et de plus en plus, dirais-je. On pourrait presque penser que plus il y a une infrastructure de déchetteries modernes et accessibles, plus il y a des gens qui se sont donnés le mot pour ne pas l'utiliser.
Mais comme évoque la Chanson de Cohen, il faut savoir regarder entre les déchets et les fleurs.
Sur un petit sentier, au plus profond de la forêt, mon regard fut attiré sur le sol. Un bois de chevreuil solitaire se trouvait entre la mousse et les feuilles mortes! 





J'étais ahurie, enchantée. j'ai toujours rêvé d'en trouver un, un jour...je me baisse, je le prends et mon regard tombe sur deux autres!






Donc trois d'un coup. J'ai souvent vécu une situation pareille en rêve. Et voilà que ce qui était fabuleux et irréel jusqu'à là, est devenu réalité. La magie - la vraie -  m'a embrassée en force et en silence. Mais pourquoi trois? Ah, Mais je sais. Un pour JFK, un pour Aldo et un pour moi. Le message est fort et clair. L'harmonie entre nous et la nature s'est établie. Les portes et les chemins se dont ouverts.

J'ai pris les trésors trouvés et suis rentrée béate. Sans me perdre en route. 




samedi 14 mars 2015

Bas les allumettes!


"Si vous ne voulez pas que le type s'enflamme, il ne faut pas l'allumer"

Tel est le conseil d'Emile Brager dans son livre "Techniques du voyage à cheval" dans un chapitre consacré à l a "randonnée au féminin".  Mis à part du fait que ça donne une sensation bizarre de lire un homme donner des astuces concernant les tampons hygiéniques,  la phrase susmentionnée est assez typique pour le point de vue strictement masculin sur un sujet  qui concerne les femmes à un tout autre niveau que les hommes, surtout si elles randonnent seules : Celui de l'agression sexuelle.

L'auteur continue et appelle les femmes à ne pas vêtir des habits trop moulants, trop sexy et de ne pas trop sourire.
Une randonnée a ses impératifs pratiques et par conséquent, les dames en Bikini et chaussures à talons seront plutôt rares. Mais ne "pas trop sourire"? Vraiment? Est-ce déjà "allumer le type"?

En quoi consiste un comportement et une tenue "allumant"?
Je suis certainement pas la seule femme au monde qui s'est déjà retrouvée dans une situation limite viol - malgré ne pas avoir  porté de vêtement salaces ni aucun autre "signe d'invitation".

Le Problème de base est qu'on inverse les responsabilités. Ce n'est pas à l'homme de se contrôler, de rester civil. C'est à la femme de veiller à ne pas "l'allumer".

Une tâche à peu près impossible, puisque la sensation de "provocation" est parfaitement subjective. Chez nombres de tribus la tenue normale des femmes et le torse nu. Chez d'autres la femme doit être ensevelie totalement dans un sac avec juste une petite grille pour les yeux, si elle veut avoir le droit d'être respectée.

Les statistiques sont d'ailleurs formelles : ce ne sont pas les filles en mini jupes qui sont le plus souvent violées, mais bien les filles timides, bien habillées, la blouse boutonnée jusqu'au cou. Il n'y a pas de vêtement anti-viol.  Le remède serait l'éducation de l'homme. éducation qui ne se fait pas.
Je vais bientôt aller chez le coiffeur, pour me faire une coupe super courte et teindre mes cheveux en un teint foncé. Tout d'abord, parce que c'est plus pratique en route que de devoir laver de longs tifs à l'eau froide.

Mais le fait que cette intervention ne m'embellira pas, est un effet tout à fait voulu.

Pas question d'aller randonner dans cette tenue. Mais même moins aguichante - il restera un risque.

jeudi 12 mars 2015

Qui es tu ?

Le côté pratique du pèlerinage commence à prendre forme et rentre en ordre. Je sens qu’il est temps de me tourner vers l’intérieur, vers celui à qui ce périple est dédié : Aldo Moro.

Aldo s’exprime en adoptant de multiples visages. Aussi étrange que cela puisse paraître, mais parfois je me sens comme plongée dans le conte de la belle au bois dormant. Mais toutefois avec les rôles inversés. Je suis la princesse qui part à la recherche du prince endormi depuis 100 ans.
Un prince qui a connu un destin tragique mais qui, par la grâce d’une bonne fée n’est pas mort à part entière. Une goutte de sang et une larme sont tombées sur une pétale de rose, gisant au pied de sa tombe. Un rosier y est né, a grandi et s’est épanoui pour créer une forêt épaisse de fleurs et d’épines invisibles, dont les ronces entourent le monde entier.

Rares sont ceux qui perçoivent l'appel qui vient de ce lieu secret. Et parmi ceux qui l’entendent et s’en vont pour le suivre, peu aboutissent. Car la forêt de roses est dense et ses épines sont impitoyables.

Vais-je parvenir à passer entre les ronces ?
Il y aura-t-il jamais la bise magique, celle qui engendra le réveil, la résurrection ?

Aldo Moro  se présente à moi aussi comme l’homme viril à la fleur de l’âge. Le professeur, le philosophe, le politicien. Il m’instruit, il me fait repasser mes leçons d’Italien et m’invite à franchir les obstacles, toujours à la recherche de la dernière frontière.
Aldo Moro a ses principes et sa dignité. Il peut être capricieux. Il se refuse, quand il n’a pas envie de suivre.

Aldo Moro, c’est aussi le grand-père. Le vieillard aux yeux doux, avec qui on aimerait rester assis des après-midis entiers sur la terrasse, rien que pour le voir respirer, tendrement attentif à ses soupirs occasionnels.
Et Aldo, c’est également le petit garçon qui invite la petite fillette qui vit en moi à jouer avec lui. Il rit, il fait des bêtises et il rêve toutes es étoiles.




mardi 10 mars 2015

Redémarrage à (presque) zéro


Voilà des mois que je e suis entraînée avec Heidi. Nous avons fait bien des progrès et gagné beaucoup d’expérience. Mais son état s’est altéré, des côtes de plus en plus voyantes, des remarques, de la part du véto, du maréchal ferrant...J’ai augmenté la ration, sans succès. Et avec la dégradation physique, s’ajoutait une dégradation mentale. Heidi est devenue de plus en plus peureuse.

Deux mois avant le départ, il fallut donc se poser la question en toute honnêteté : Est ce que je peux emmener Heidi avec moi au pèlerinage ou est-ce trop risqué?
Si déjà la nourriture qu’elle reçoit à la maison ne suffit pas, comment fera-t-on en cours de route? Dans le désert de Basilicate? Comment va-t-elle réagir aux traversées de grosses axes, des passages à niveau, des grandes zones industrielles?

La réponse est aussi accablante que claire: Elle ne le fera pas.

Et du coup, je me suis retrouvé au point de départ, au ground zéro. Le projet est mort - à moins de trouver un autre animal.

Ca c’est passé très rapidement. 
Un annonce : «Super âne de randonnée - a fait St Jacques de Compostelle».

Et voilà que, une semaine plus tard à peine, je me suis retrouvée en Ardèche en train de me balader avec un gentil bourricot du nom de Gamin, accompagnée par ses propriétaires.

Le couple sont des randonneurs expérimentés et j’ai passé deux jours merveilleux à jouir de leur hospitalité, de leurs conseils, leur savoir et de l’intérêt qu’ils portent à mon projet. Un tout nouveau monde s’est ouvert à moi. Le projet a redémarré en force.  Et maintenant c’est parti pour de bon!


J’ai donc acheté Gamin. Mais il n’est pas question de dépenser mes toutes dernières ressources pour faire transporter le brave bourricot des Rhône-Alpes jusqu’en Lorraine. 
Seule solution: Je change l’itinéraire. Le point de départ ne sera pas ma maison, mais celle de Gamin, en Ardèche. 

Cela signifie que toute la partie Suisse du trajet est supprimée. Je vais entrer en Italie en passant par le Vercors puis redescendre sur les Alpes Maritimes. C’est seulement au sud de Gênes qu’on reprendra l’ancienne route, telle qu’elle fut prévue au départ.
Je m’étais réjouie de passer par la Suisse. 
Mais il ne faut pas oublier que cette étape n'est  pas «le» pèlerinage. Le pèlerinage,  c’est Aldo Moro, Torrita Tiberina et Maglie. Et cet itinéraire là, restera intact.

Aldo..Je lui ai promis de faire ce pèlerinage, coûte que coûte. 
Eh bien, mon cher, tu vois : j’ai déjà dépensé une fortune et le plus dur restera à faire. Mais je n’abandonne pas.  
Je vais donc descendre en Ardèche le 15 Avril en train. Le 16 sera le jour pour une ballade de test avec le chargement final, derniers préparatifs. Et le 17, ce sera le grand départ.
Le compte à rebours à commencé.




lundi 2 mars 2015

Heidi

Il est de ces jours et moments très durs. Je ne sais pas encore trop quoi dire, ni quoi penser.
La forme physique - et aussi mentale de Heidi est en déclin continu depuis quelque temps. Elle a encore maigri malgré le fait que je lui donne le double de la ration normale et des granulées en plus.

Aujourd'hui le véto est venu. Il a fait une prise de sang, des examens et tout. Les dents sont ok. Mais il est clair que ça ne va pas. Il y a suspicion du syndrome de Cushing. J'attends les résultats de l'examen sanguin. Mais il est très peu probable qu'elle soit remise en état avant la date départ.


Je ne sais pas encore quoi dire. Juste que je ne vais pas abandonner mon projet.
Mais il va falloir songer à un plan B côté animal de bât.