jeudi 30 avril 2015

Route des Cols

La météo avait annocé le mauvais temps - eh bien non, le soleil nous accompagnait quasiment toute la journée. La marche sur la route des cols était bien calme et nous dédommageait de  l'horreur vécue sur le GR infernal.

Quand on peut marcher sans avoir à surveiller le moindre petit pas sous peine de tomber dans un gouffre, on peut s'adonner aux rêveries et aux pensées. Je pense bien évidemment souvent à Aldo. 
Le fait que mon pèlerinage lui est dédié, surprend beaucoup plus les gens recontrés que le fait que je voyage avec un âne ou encore le fait que voyage seule et si loin.




À la paroisse de Léoncel, où on accueille beaucoup de pèlerins, mon projet à rencontré beaucoup d’intérêt. J'avais pourtant précisé que je ne suis pas catholique et que mon pèlerinage n'est pas "officiel". "Ca ne fait rien. Un pèlerinage, c'est personel. À chacun sa voie. Et ce que vous faites, c'est bon pour Aldo, ça lui fait plaisir"
Un exemple vivant d'ouverture d'esprit et de tolérance interreligieuse. Que c'est rare de nos jours. 



Peu de gens se souviennent d'Aldo Moro.  Je leur explique alors brèvement quel homme il était et ce qui lui est arrivé. Et puis, oui - ça lui fait du bien, je le sens et je le sais. 
Et à moi aussi.

Traverser ainsi le pays, ravivant sa mémoire, c'est un peu vaincre le mal qui s'est penché sur lui, il y a presque quarante ans, maintenant. 
Les esprits froids et cyniques qui ont décidé de son sort - et il y en avait un paquet -  n'auront pas eu le dernier mot. Le cri de son cœur est toujours audible, toujours vivant.


Nuit glaciale passée à Lente. Le lendelain matin, Gamin avait es fesses gelées. Et moi aussi.

mardi 28 avril 2015

L'ascension infernale

Bon, j’ai eu ma première journée pourrie du voyage.

J’ai quitté Le village de Bouvante pour aller à lente et ainsi corriger ma route. Mais le sentier, un GR, a vite dégénéré:
au début, ce fut encore assez joli :



mais très vite, ça a été ça :



 (Pourquoi les photos n’arrivent-elles jamais à reproduire la raideur de la pente? )


Les rochers et cailloux, à travers lesquels coulait un ruisseau furent déjà très pénibles. Mais les troncs d’arbre en travers étaient un obstacle sérieux. Gamin bloquait évidemment et il a fallu le débâter pour qu’il puisse sauter ou grimper par-dessus. En fait, j’aurais déjà dû faire demi-tour dès le premier arbre, mais après d'avoir surmonté ce dernier avec tant de mal, je rejetais l’idée que tout l’effort fût en vain et donc je continuais. Gamin bloquait tous les deux mètres, ce fut une horreur.



C’était le dernier arbre, j’espère ?


Oh, noooon!


Bref, ça s’empirait de plus en plus et la pluie se mettait à tomber très fort.
Deux heures de lutte plus tard, nous avions presque atteint le sommet. Et voilà la vue qui se présentait à nous :



L’enfer des arbres et de la roche. Plus de passage possible.
Ça y est, il fallait faire demi-tour.

Sur le sol, un panneau en bois cassé portait l’inscription : “Sentier en cours de réhabilitation. Merci de votre compréhension”.
Merci beaucoup, Trouduc! T’aurais pu dire ça avant.
Mieux : Un GR dans cet état devrait tout bonnement être fermé à l’accès publique.

Donc voilà, il fallait redescendre. Et refranchir tous les obstacles. La pluie devenue battante transformait le petit sentier raide en patinoire, on glissait sur les rochers et s’enfonçait dans la gadoue. Une fois, en débâtant Gamin pour le faire passer un obstacle, voilà que le rouleau comportant mon sac de couchage et le matelas me glissait de la main, tombait par terre, rebondissait sur le bord du chemin et hop - tombait dans le vide gouffre.
J’étais pétrifiée d’horreur. Mon beau duvet ! Perdu à jamais.

La descente devint de plus en plus difficile. Gamin n’en pouvait plus, moi non plus. Je tirais sur sa corde, je l’engueulais, même si je savais bien que je lui demandais de passer par des obstacles que moi-même, à sa place, je ne franchirais sous aucun prétexte, car il n’y avait plus aucun sol dur où mettre pied et sabot.

Je ne sais pas combien de fois j’ai glissé et que je suis tombée dans la merde, me retenant de justesse afin de ne pas partager le sort de mon duvet.
Pendant un moment, je croyais bien que ceci allait être notre tombe. Le froid, la fatigue et la pluie m'épuisaient.
Mais finalement nous avions réussi à redescendre jusqu’à Bouvante où nous réapparurent, trempés jusqu’aux os, à l’hôtel.
Quelle journée, quelle perte.

Aujourd’hui, la gérante de l’hôtel m’a emmenée à Saint Jean, où j’ai pu acheter un nouveau sac de couchage plus matelas. Ça m’a coûté la peau des fesses, mais il n’y avait pas le choix. À l'heure qu'il est, je recalibre la charge et je recalcule un autre itinéraire.
Direction sud, exit tous les montagnes de plus de 1000 mètres et au moindre doute, je privilège la route aux GR de merde. Voilà.


dimanche 26 avril 2015

Vertigo

Vous allez monter là-haut avec cet âne”? 

L’homme qui me lançait la question, s’était précipité hors de son jardin quand il nous avait vus passer, Gamin et moi.
Oui” lui répondis-je. *”Ah, mais attention! Un peu avant du plateau il y a une sorte de trappe en roche, une falaise, je ne pense pas que l’âne ne puisse l’escalader. C’est pour ça que je me suis permis de vous interpeller”.
Je le remerciais pour son information, décidée de tenter ma chance malgré tout. Je pouvais toujours débâter l’âne et le faire passer à vide. 

Et c’est ainsi que nous nous éloignâmes de Peyrus pour attaquer le Vercors via le GR 93. Le petit sentier devint vite étroit et raide. Très raide. Les cailloux et les racines dont il était parsemée forme des petites marches pour le piéton, mais sont très dures pour un quadrupède à sabots.



Au bout d’un moment, Gamin bloquait. Je mettais du temps pour le faire avancer à - juste un mètre  - et rebelote. Refus total. Donc rebelote idem pour moi et mes tentatives d’encouragement.
Allant ainsi de blocage en blocage nous mettions un temps fou pour monter ce sentier, vraiment très difficile.
 Et la fameuse trappe de pierre alors? J’avais espéré que nous l’avions déjà passée, que ce fut un des nombreux passages ultra difficiles déjà maîtrisés. Eh bien non. Du coup, derrière un tournant, la voici:



Impossible de franchir ça, même pas vide. 

Pas question de faire demi-tour, alors j’ai cherché à contourner l’obstacle en passant direct dans la broussaille pour monter un peu plus à droite et puis regagner ainsi le GR. Succès!
Peu après, l’ascension était terminée. Et nous voilà sur le plateau par du Touet. 



Une superbe étendue d’herbes et de pierres erratiques, comme issu d’un autre monde. Nous poursuivions notre chemin jusqu’à Léoncel. 


À la mairie, une affiche donnait le numéro à appeler si on était randonneur en quête de logis pou la nuit. Quel service ! Peu après, me voici en train de dresser la tente sur le pré derrière l’église. 
La nuit, de fortes rafales de vent venaient tester si la tente était aussi résistante envers les intempéries que l’avait promis le fabriquant. En tout cas cette nuit-là, elle tint le coup.


Le lendemain matin, nous regagnions le GR pour très vite se retrouver sur un sentier ultra-raide. Gamin bloquait. Une pancarte avisait “Ascension fortement déconseillée aux cavaliers et aux VTT tistes.” Ah bon. Sans doute encore une merde qui nous attendait là-haut, dans les rochers. 

Cette fois, j’écoutais mon âne et nous prenions la départementale pour contourner les rochers en question. Tout bête et sans gloire, mais sans nous avoir cassé tous les os non plus .

Plus tard, nous nous rendions à nouveau sur le GR, qui ous menait en plein de l’immensité du Vercors. 


Un spectacle encore plus hallucinant quand nous atteignions le col de la bataille.


Une vue panoramique de tous les côtes. Magnifique, oui mais...

J’avais les genoux en guimauve, l’estomac qui tournait, les entrailles en nœuds... Le vertige ! Le mal de l’altitude! 

J’ai toujours été acrophobe su les bords, mais pas tellement en montagne. Mais là, c’était le gros paquet.
Le col est à 1313 mètres - ce n’est pas vraiment beaucoup, - mais vous voyez bien les images - il y a assez de vide tout autour pour faire chavirer le cerveau. Je n’avais plus qu’une envie. Descendre de là, le mieux serait en rampant à plat ventre, au milieu de la route....

Finalement nous avions réussi à nous éloigner du col de la bataille pour arriver au refuge de Gradiol. (Tiens! Ça sonne comme Gradoli... Personne ne dira que nous ne sommes pas sur la bonne route!)
Le refuge n’est pas gardé et assez rudimentaire ; un dortoir, un poêle. Pas d’électricité et bien entendu, aucun réseau pour portable ou internet.




Un cahier de visiteurs gisait sur la table. Nombre de pages furent arrachées. En lisant les écrits, on comprit vite pourquoi ; “désolée d’avoir dû arracher presque la moitié des pages, mais on a eu tellement froid et il n’y a pas de papier pour faire du feu.” Eh oui? Il n’y en a pas. Et colle j’avais très froid moi aussi, je suivais l’exemple dès mes prédécesseurs, tout en espérant de devoir saccager le cahier le moins possible. Il m’a fallu 5 pages pour arriver mes fins.

Si un jour vous passez par Gradiol, sachez que d’y déposer une pile de vieux quotidiens sera un don apprécié par la communauté des randonneurs.
La nuit dans ce bâtiment ne fut pas vraiment agréable. Rien que d’y penser qu’a priori tout le monde peut y entrer n’importe quand pour se coucher tes côtés n’est pas vraiment rassurant. J’aurais préféré ma tente, mais ce soir-là, j’avais été trop fatigué pour la monter, bien qu’il soit autorisé de bivouaquer côté du refuge.
Le refuge a même un corral pour les chevaux des voyageurs. Mais il est trop spacieux pour un âne qui passerait en dessous des poutres. Gamin a donc eu droit son câble, comme chaque nuit.
E lendemain le GR était censé de nous mener sur le plateau d'Ambel, un endroit encore plus haut où on se balade sur les bords d’une crête, un gouffre sans fond a porté de main ou plutôt de pied. 

Non. Désolée, mais c’est trop haut. Vient s’ajouter le mauvais temps. 

Il fallait donc faire quelques réflexions de base. Le Vercors ‘est que le début. Dans les alpes, les GR mènent à des attitudes loin au-delà de ce qui m’a fait trembler sur le Col de la bataille. 
Il faut modifier le tracé. Contourner plus au sud les plus gros pics. Il n’y a pas d’autre solution.

Et ainsi nous resplendîmes la route sans gloire de la départementale qui nous damnait jusqu’à Bouvante, petit village tout de même pourvu d’un hôtel où, grâce à la connexion Wi-Fi je eusse retracé un nouveau trajet à charger sur le GPS. Demain on fera la “boucle corrective” qui nous amènera sur le né nouveau, droit chemin. 

jeudi 23 avril 2015

Une première grande étape de faite




Hier nous sommes arrivés à Châteaudouble où nous avons passé notre premier jour de repos après six jours de marche dans un petit gîte.
L'étape Roiffieux - pied du Vercors est donc accomplie. Ce furent des jours magnifiques.  Un voyage à travers und pays magnifique en plein réveil printanier.

De belles rencontres se sont faites ; Nous avons eu le privilège de jouir de l'hospitalité de personnes intéressantes, gentilles et cultivées. Entre elles, deux artistes dont j'ai pu admirer leur travail.

Et à chaque fois quand est évoqué Le pourquoi du pèlerinage et que,  par conséquent, se fait le "Ah oui, Aldo Moro, Maintenant ça me dit quelque chose..." Je le sens Aldo sourire derrière moi. 

 Ce voyage, c'est aussi la lutte contre l'oubli. Elle fait du bien à Aldo. Et à moi. Beaucoup de ces périples sont voués à une bonne cause. Ceci est la mienne.

Gamin suit très bien. Il est motivé et d'une placidité remarquable face à des situations difficiles.
Mais ses sabots ont pris quelques crevasses. Une blessure de frottement due à une des sacoches est aussi à soigner. Ça et mon coup de soleil font que, tout compte fait, ce ne fut pas du tout vain d'emporter une trousse de secours copieusement remplie.

Demain, nous attaquerons le Vercors. D'une part, je me réjouis - la deuxième grande étape commence. Mais d'une autre part, j'ai tout bonnement la trouille.

Mais cette immense forteresse barre mon chemin vers Aldo. Il faut la passer.


Quand des ruelles sont trop étroites. L'âne passe - le chargement, non.


Au loin, le vercors. Majestueux et impressionnant.


L'âne pèlerin pour Aldo Moro.

dimanche 19 avril 2015

Le gué de la gloire



Ce n'est pas facile d'alimenter le blog en "mode de voyage", qui se sert de l’ipad et du mini-portable en intermediaire.
Et il y a le blog allemand à tenir aussi - donc voici le premier post “d’en rouute” alors que le pèlerinage en est déjà au troisième jour!

Le premier jour nous a emmené  sur des petites chemins romantiqes jusqu’à un centre équestre devant Eclassan, où Gamin et moi avons reçu la permission de camper sur un petit bout d’herbe.

La première nuitée en territoire inconnu.
La pluie tombait sans cesse et j’avais pitié pour Gamin, attaché à son arbre. En même temps, mon confort fut considérablement perturbé par le matelas ISO qui se dégonflait obstinément, riant  des mes tentatives répétées et désespérées de regonflage.
Une nuit plutôt dure donc - au sens propre du mot.

Heuresement, le lendemain matin, les anciens propriétaires de Gamin sont venus me rejoindre en voiture et m'ont apporté leur matelas.

La deuxième journée était donc bien partie. Les chemins menèrent à trazers un paysage qui vibrait sous le printemps en plein épanouissement.
Sur des petits senties raides, nous descedions dans un un ravin qui semblait aussi profond et mystérieux que le subconscient de la terre.



Tout au fond il y avait une petite rivière. Le “pont” consistait en un tronc d’arbre en travers et une corde pour la main.

Oui, bon. On a compris.
Un gué 10 mètres plus loin pas bien profond se promettait une traversée rapide et facile....Si vous êtes un humain, un chval, un rat - en tout cas toute autre espèce, sauf un âne.

J’entrais dans le ruisseau, faisant confiance à mes chaussures de marche Gore Tex. Gamin restait cloué au bord de la rivière. Mes petits coups sur la longe, mes apells - tout fut en vein.
Perchée dans la flotte, je patientais...Quelques minutes. Et alors, dans un élan de courage, voilà que Gamin avança dans l’eau et - en deux, trois foulées de galop, il gagne sur l’autre rive.
Que j’éatis émue et fière! Après ça, on avait bien mérité la pomme que je sortais du sac à dos et que je patageais entre nous. Un instant inoubliable de victoire et de complicité.

Nous sortîmes du ravin pur atteindre un plateau parsemé d’arbres fruitiers en fleurs. Un monde si différent. 

Plus loin, une vue splendide sur Arras et les montages de l’alentour s’ouvrait à nous.



La descente sur Arras sur des petits sentiers en serpentines fut certainement un avant-goût de ce qui nous attendra dans le Vercors et les Alpes. Étroits, avec sur un côté toujours le vide. Des petits sentiers sableux et caouillouteux truffés de petits cactus et de fleurs. Je me sentais replongée dans les plus profonds souvenirs d’enfance ; Capri, la Sardaigne...


Nous traversâmes le grand barrage de Arras. Désormais déjà très fatigués. Gamin qui avait eu  bon moral toute la journée, commençait à être fatigué et de mauvaise humeur. Il traînait, se laissait tirer. Le chemin le long de la digue était usant et ne voulait plus finir. Il était temps de trouver le quartier de nuit. 

Un atelier de réparation de motos nous indiquait une petite place bien tranquile au bord du Rhône. Avec la permission d’utiliser les WC de l’atelier en prime !
Et c’est ainsi que nous nous installions au bord de la rivière. Bercées par les sons des péniches passantes.

 “her place at the river, you can hear the boats go by, you can spend the night with her” Le rêve de la bohème mythique, en vrai.
Le monde que je cherche sur ce pèlerinage existe bel et bien.

Le lendemain matin était frais et gris. On avait annonçé des orages, Nous reprennions la route, décidés de ne faire que le nombre de kilomètres qu’on tiendra et de chercher un abri avant d’être trempés.

C’est un gîte de France, pourtant pas encore en saison, où nous fûmes chaleureusement, accueillis. Gamin savoure le pré fleuri sous les arbres fruitiers. 
Quand à moi, je fus invitéee au café, fraises et biscuits. Une belle recontre, lors de laquelle je pus admirer les superbes acquerelles des carnets de voyage réalisées par la maîtresse des lieux. Quels détails, quels couleurs et les textes et pensées qui les accomapgnent vous emènent en voyage.


Il caut dire que je n’ai pas encore beaucoup dessiné. Ces deux soirs j’ai été trop fatiguée. J’espère pouvoir faire quelques traits aujourd'hui.

jeudi 16 avril 2015

La générale

Aujourd'hui fut la répétition générale. J'en ai marre des tours d'entraînement, mais celui-ci était évidemment très important, puisque ce fut ma première sortie avec Gamin.
Au début, il avait très peur de mes sacoches qu'il ne connaissait pas encore. Nous avons réussi à lui faire comprendre, qu'elles ne sont pas méchantes.

Ensuite, décollage ! Gamin a bien suivi et a franchi tous les obstacles. Une très belle ballade dans la montage autour de Roiffieux. Le vent soufflait parfois très fort et  emportait mon chapeau plus d'ine fois. Évidement, je me suis aussi plantée une fois, malgré le GPS. J'ai du louper un tournant.

Mais quels merveilleux paysages !


Donc demain, c'est le jour du départ définitif. 



vendredi 10 avril 2015

A bout du rêve

La semaine approche sa fin..Dernière visite chez le dentiste, on a découvert et bouché un pt'it trou inattendu...Dernier ça, dernier ci...Je range chez moi, je jette pas mal de choses. Une étape de vie se termine impitoyablement.
La dynamique est lancée et prend de la vitesse. Milles choses me passent par la tête.



Oui, la phase "de dialogue" avec Aldo semble être - pas terminée, mais suspendue. Plus de rêves, d'intuitions et d'inspirations. C'est comme si il disait :  "On ne rêve plus là. Maintenant, c'est l'heure du vécu, de l'action. Tu vas partir et tu me retrouveras à Torrita Tiberina. Mais en route, je serais à tes côtés."

Plein d'émotions en ces derniers jours. Mais l'enthousiasme est bien plus grand que appréhension.

lundi 6 avril 2015

Cent "dernières fois"

La dernière semaine "entière" à la maison a commencée.
Le départ c'est dans 10 jours...

C'est une période très spéciale. Il y a plein de choses que je fais "pour la dernière fois".  J'essaye de mettre en place les choses de "nettoyer derrière moi". J'ai une grande peur d'oublier un détail important, d'omettre une démarche nécessaire. Il faut pourtant accepter l'idée qu'on n'est jamais vraiment "prête", qu'il y aura forcément des oublis et des tâches non accomplies.

Le maréchal ferrant est passé aujourd'hui pour déferrer Heidi. Nous avons constaté avec stupeur que la corne de ses sabots n'a pratiquement pas poussée. Le sabot est comme si il avait été ferré la semaine dernière. Rien à couper.  Un autre signe qu'elle n'assimile pas bien ce qu'elle mange. Bref; L'emmener sur un voyage long distance serait l'emmener vers la mort certaine.

Donc changer les plans et prendre Gamin fut une bonne décision.

Le printemps se réveille et fleurit devant la maison. Le forsythia que j'avais planté à l'angle de notre maison il y a quelques années, est devenu grand est impressionnant. Je crois vraiment que ce que j'ai pu faire ici est fait. Qu'il est temps de partir vers de nouvelles frontières.



Aldo reste énigmatique et n'est pas prêt à révèler ses sentiments face au départ proche.

"Monsieur Moro, vous êtes l'objectif d'un pèlerinage, qu'en dites vous?"
"Je dis ça :"
"Je te donne un paquet de croquettes, si tu arrêtes cet interview".