mercredi 30 septembre 2015

Auguri, Aldo!

Le voilà qu’il a 99 ans, le monsieur à qui ce voyage est dédié. C’était le 23 Septembre déjà, mais la situation de connexion internet n’a pas permis une publication en temps réel.

Bon anniversaire, Aldo!


vendredi 25 septembre 2015

La Cabane

Nous avions quitté le beau camping à Pereto assez tôt dans la matinée, car une très longue étape dans la montagne nous attendait pour atteindre Camporotondo. Le ciel était pluvieux et un vent froid soufflait du nord.
L’automne est définitivement arrivé dans les Abruzzes. Il faudra voir à se dépêcher pour les traverser avant l’arrivée du temps vraiment mauvais.


A Pereto déjà, le temps se gâte

Gamin et moi entamions donc l’ascension. Arrivés sur le haut-plateau, nous rencontrions à nouveau des hardes de chevaux et de bovins en liberté. Il faisait de plus en plus froid et le vent augmenta. On n’avançait pas aussi vite que prévu, car les rafales nous ralentissaient considérablement. La solitude de la montagne commençait à avoir des airs menaçants, avec les nuages noirs qui gonflaient derrière les crêtes. Le doute, si on arrivait à Camporotondo avant la tombée de la nuit, s’installait.

De loin j’aperçus un troupeau de brebis, cette fois ci gardé par un berger. .Je lui demandais si Camporotondo était encore loin. Il me faisait tout de suite savoir qu’il était roumain et ne parlait pratiquement pas l’italien. Mais il pointait sur sa montre et essayait de m’expliquer que je n’arriverai pas en lieu habité avant l’obscurité. “Les loups ! Les ours!” répétait-il.



Sur le Haut-plateau

Ben,oui, je sais. Je repris la route, déterminée de nous chercher un coin pour camper.

Au loin j’aperçus un petit refuge et je décidais de monter la tente près de cette cabane. Mais avant même de pouvoir m’installer, le berger roumain, qui m’avait rattrapé, se précipita vers moi. Il a fallu du temps pour que je comprenne (à peu près) qu’il voulait que je vienne avec lui, car apparemment, il habitait dans un autre refuge un peu plus loin. “Toi Señorita seule, Loups, Ours, moi petit déjeuner, lit”.

Señorita? En effet, des peux de mots italiens qu’ils connaissait, la moitié furent de l’espagnol. Il appelait Gamin “cavallo” (cheval) et aucune tentative de ma part de corriger ça en “asino” (âne) n’était fructueuse.

Le refuge qu’il avait transformé en habitation était une petite cabane sans électricité ni eau, mais avec un cheminé à l’âtre et trois lits. Une table et une cuisinière à gaz complétaient le tout. Autour de la cabane, traînait un nombre important d’ossements. Impossible de dire si il s’agissait des restes de repas des loups ou du berger.


La cabane du berger - un refuge transformé en habitation. Au loin, Gamin.

Je préparais l’installation de la tente ce qui - comme je l’avais craigné  - contrariait fortement mon hôtelier. Il insista pour que je vienne dormir dans un des lits de la cabane.

Les lectrices comprendront peut être un peu mieux que les lecteurs si je dis que dormir dans la même pièce avec un inconnu dans la montagne solitaire, à 1500 mètres, loin de toute civilisation, ne répond pas à mes besoins de sécurité, pourtant très basiques..

Je criais donc assez fortement “Tu me laisses faire, c’est ma tente, ma maison et je veux dormir dans ma maison à moi!” 
Pendant que je déballais tout, il se mettait à fouiller mes affaires. Il s’empara du livre de Torrita Tiberina que la mairie m’avait offert et le feuilleta avec peu de délicatesse. Apparemment il ne comprit pas ce que Torrita Tiberina veut dire et insista sur une explication.
Comment expliquer à quelqu’un qui a du mal à comprendre les phrases italiennes les plus simples, ce qu’est Torrita est qu’ il est en train de maltraiter un de mes trésors affectifs les plus précieux?
Je repris le livre, le pressa contre moi tout en disant “Torrita est un village, MON village!”. Un résumé très, très grosso-modo de la vérité, mais adapté à la situation.

Je ne sais pas si il a compris, mais au moins il laissait le livre tranquille.

Le temps se gâtait. Des rafales de vent glaciales dévalaient sur la montagne et un brouillard dense et froid émergea derrière la barrière rocheuse.

J’avais froid, très froid. Le berger allumait le feu dans la cabane, ce qui m’attira vers l’intérieur. Il essaya de s’expliquer et au bout d’un moment, je crus comprendre qu’il avait été soldat de l’OTAN en Afghanistan et subi une blessure cérébrale, ce qui lui avait valu une perte de mémoire et avec ça, une perte des connaissances linguistiques.


A la cabane, le feu m'attirait irrésistiblement.

Je pense qu’il a bien dit la vérité. Il est évident qu’il n’était pas juste un “homme simple”. Il souffrait visiblement de ses déficits dont il était pleinement conscient”.

Dehors, le temps était devenu épouvantable. La nuit tomba, apportant un noir absolu. Je finis par accepter de dormir à l’intérieur. Cela le réjouissait. Il avait bien compris la nature de ma peur et répétait qu’il était “un homme bon, pas comme les italiens”. Il semble que les bombes vous font plus facilement perdre la mémoire des langues que celle des préjugés. Sic.

Il va sans dire que le lit proche du feu était bien plus agréable que l’eut été le matelas dans la tente. Mais bien entendu, je restais crispée.
Soudain on entendit un concert d’hurlements dehors. Les chiens répondirent avec des aboiements furieux. Les loups! Gamin se mit à braire à son tour. “Mon cheval, ils vont manger mon cheval!” criais-je et me relevait du lit.
Le berger enfilait sa veste et ouvrit la porte. “Non, tout va bien” me disait il. “le feu va les chasser”. Bref, on laissait la porte ouverte.

Après un moment, le berger repartit vers la porte. Il avait entendu quelque chose qui m’avait échappé. “Des braconniers” disait il. “Je vais partir, une heure”. Il s’habillait, prenait la torche et disparut dans la nuit noire et le vent.

Je ne sais vraiment pas ce qui, au final, était pire: être seule avec lui dans la cabane ou  toute seule à minuit avec dehors, les loups  - et lui en train de traquer des braconniers .

Je me blottissais sous la couverture. Eh ben, voici donc mon anniversaire ! Super !
Ben oui, mes 50 piges! .J’ai toujours eu peur que le cinquantième sera un jour de banalité morose dans la conscience que la vieillesse est arrivée et que plus rien d’intéressant ne se déroulera dans ma vie.
C’est un peu comme si l’univers m’avais dit :  “Tu veux un 50éme hors du commun? si ce n’est que ça,... te voilà servie!”

Je ne sais pas comment j’ai réussi à m’endormir, mais je l’ai fait. Je me levais à la première lueur. La pluie avait cessée, mais il faisait froid. Gamin était encore en une seule pièce et respirait. Donc, j’avais tout ce qu’il fallait pour quitter ce lieu le plus rapidement.

Le berger insistait que je lui téléphone dès que je serais à Camporotondo. Je lui disais: “Ecoute, tu vois bien qu’on a un très gros problème de communication. Ça ne ne sera pas mieux au téléphone, au contraire, alors pourquoi veux tu absolument que je t’apelle?” Il n’a pas compris mon objection ou ne voulait pas comprendre. J’ai fini par dire oui a tout juste pour pouvoir partir.

En route pour Camporotondo mes pensées tournaient autour du vécu. J’aurais peut être du être plus gentille, plus patiente. Mais moi aussi j’ai mes limites. Je n’ai pas pu. La nuit passée fut une des plus insolites du voyage, c'est certain.


Des hardes de chevaux en liberté, sur la montagne entre Pereto et Camporotondo.

mardi 22 septembre 2015

Déforestation publique

Un petit post off-topic, en attendant la finition du nouvel article.

On m'a fait savoir qu'il était prévu de supprimer la mairie de Harsault, donc du village où j'habite. Une collecte de signatures, une pétition a été organisée pour empêcher cet acte.

Bon, après avoir successivement supprimé d'abord le bureau de poste régulier, puis le poste de la gérante du "pt'it coin postal" à la mairie, on fait maintenant sauter la mairie toute entière? Eh bé.

Si j'avais été la là, j'aurais ajouté ma signature à la pétition, soyez-en sûrs.


Torrita Tiberina est à peine plus grand que Harsault (un peu plus de 1000 habitants dispersés sur les hameaux et les collines ...)
La mairie se trouve au centre du village et de la vie de celui-ci. Il y a des bars, un alimentari, une pharmacie, une école...C'est une commune petite, mais VIVANTE.

Il y a tout ce qui manque actuellement à Harsault.

L'état italien a pourtant moins de sous que l'état français. Oui, parce que Je sais bien que c'est une histoire de fric. Et si on se payait un missile nucléaire de moins? Ça coûte bonbon ces gadgets là et ça sert à rien.

"Think Gloabl, act local" Il faudrait renforcer les efforts pour faire revivre le local. Partout.



A Torrita Tiberina, la vie publique fleurit.

vendredi 11 septembre 2015

Les Abruzzes sauvages

Si je continue juste tout droit vers le sud je finis par.... tomber dans la mer. Ou tout au moins, par atterrir en Calabre. Pour aller en Pouilles, il faut donc, à un certain moment, procédér à un virement assez prononçé vers l’est. Ce tournant, j’avais prévu de le faire après avoir passé la hauteur de Naples.

Depuis mon entrée en Italie, on m’avait déconseillé de traverser la Campagnia. Trop d’insécurité, peu d’espace vraiment naturel et surtout,une grosse agglomération, celle de Naples.
Rome n’est déjà pas facile de contourner : depuis mon départ de Torrita Tiberina, je me suis retrouvée prisonnière de toutes ces rues qui mènent à Rome. Un centre de gravitation auquel on n’échappe pas si facilement. Si l'agglomération de Naples est pire, il est clair que mon trajet n’est pas optimal.



Crépuscule à Monterotondo

Une alternative consiste à bifurquer vers l’Est dès maintenant, vers les Abruzzes. Ce virement vers l’est, il faut donc l’anticiper.

Le problème avec ça, c’est qu’on aura de nouveau de la montagne à faire ; avec des pentes, des sentiers merdouilleux, des loups, des ours et tout ce qui va avec. Mais franchement, je préfère finir dans la gueule d’un loup que sous un camion à Rome. Ou dans une prison romaine pour avoir bouffé vif un passant qui aurait crié “ooooh un âne” un fois de trop.

Nous attaquions donc le Monte Gennaro sur un sentier raide. L’ascension se passait bien, malgré l’état du sentier parfois vraiment limite.



Sur le sentier qui mène au Monte Gennaro

Une fois arrivé sur le haut plateau, nous traversions une forêt composée de gros arbres. De véritables personnalités! Chacun unique, chacun vieux de plusieurs centenaires. Un paysage magique comme issu d’un conte de fées.



Des arbres singuliers règnent sur le Haut-plateau.


Finalement, une vaste prairie parsemée de rochers et de buissons s’ouvrit devant nous. Le Prato della chiesetta. Une grande plaine, peuplée de chevaux et de bovins. Des troupeaux qui vivent ici, librement, sans clôture aucune. Un spectacle grandiose!



Un buffle. 


Parfois, les loups viennent pour se servir...


Je plantais la tente près de la petite cabane en pierre. La nuit fut tranquille, mais au petit matin, j’entendis Gamin braire...de loin. Je me ruais hors de la tente pour voir où était l’âne.
Eh ben, le voilà parti!
Il faisait encore nuit, seule une petite lueur derrière les crêtes annoncait l’aube. Sur l’immense prairie, on voyait les ombres des chevaux et des bovins, mais pas celui de Gamin. Je cherchais, je l’appellais. Rien.

A l’aurore, j’avais espoir de le retrouver. Enfin plus de visibilité. Mais toujours rien. Un harde de chevaux descendait d’une lointaine colline sous un tonnerre de galopade, puis disparut à nouveau dans un canyon. Et si ils avaient emmené Gamin avec eux.? Normalement, un âne ne s’éloigne pas trop du camp. Mais ici, avec tous ces troupeaux...
Et une autre pensée; Si il a fui des loups? Qui sait si ces prédateurs se sont rendus compte qu’il était attaché et donc une proie facile. Des milles pensées me tracassaient.

Après une heure, un groupe d’hommes arriva. Je leur exposais mon problème. Ils étaient tout de suite prêts à m’aider. Mais assez pessimistes: “C’est tellement grand ici, il te faudra peut être des jours pour le retrouver.”

J’étais prête à attendre ici jusqu’à ce que je retrouve mon Gamin. J’avais des provisions pour deux jours. Les hommes me proposèrent qu’ils me ramèneraient des vivres si vraiment, je devais ester plus longtemps que ça.

On parlait et soudain. L’un d’eux pointait vers une colline: “C’est un âne, non?

Eh oui! le voilà. Quand il me vit, Gamin courut vers moi. Quel soulagement. Je remerciais les hommes et nous quittions le haut plateau pour descendre à Licenza.

Nous laissions derrière nous un des lieux les plus exceptionnels, les plus sauvages et les plus beaux du voyage.


lundi 7 septembre 2015

En route vers Maglie

**Deux nouveaux articles e un jour. 'faut le faire ;-) **


  • Petit déjeuner avec vue époustouflante, puis petite balade vers la tombe d’Aldo qui se trouve à une minute à pied. Ensuite, faire quelques courses, dessiner un peu, faire une plongée à la piscine, dessiner encore, un peu d’ordinateur - et le soir, une autre visite à la tombe.



Devant la tombe d'Aldo. Je porte ma robe, achetée pour cet effet.

La vie fut belle et douce sur ce petit coin de la montagne de Torrita Tiberina. Le contact avec les amis proches d’Aldo, la rencontre avec le maire qui m’envoya des journalistes - tout cela dépassait mes rêves les plus fous. Je me serais tout à fait imaginée de vivre ici, pour le reste de ma vie.


La pleine lune du 30 Août, vue depuis la tombe d'Aldo, la nuit.

Mais je sens qu’Aldo n’aime pas quand je dis “Je vais aller le voir au cimetière”. Il semble répondre :  “Tu ne viens pas me voir sur la tombe. On y a va ensemble, comme deux ados farfelus qui aiment se donner rendez-vous sur des cimetières. On devrait avoir passé cet âge là.”
Mon voyage vers sa tombe, était tant important pour lui et pour moi. L'expérience de Torrita fut profonde forte et majestueuse. Elle contient beaucoup plus que je ne peux divulger en public, car je le dois de respecter le privée des personnes concernées.

Je commençais à sentir qu’Aldo me pousse à continuer le voyage. D’entamer la deuxième partie, la route vers MAGLIE, sa ville natale. Un voyage vers l’enfance. La sienne et la mienne.


J'ai du mal à lâcher le portail du cimetière


Car oui, les Pouilles font également partie de mon enfance.J’ai passée deux vacances dans la région - tout près de Maglie, sans être consciente ni du fait que j’étais en Pouilles, ni du fait qu’il s’agissait du pays d’origine d’Aldo.

Je sortais donc Gamin de son parc où il jouissait d’un repos bien mérité et quittais Torrita Tiberina, le coeur lourd. Un petit chemin avec des marches en bois mène vers la vallée, au bord du Tévère. Parfois, un regard nostalgique en arrière, sur la crête des pins et ces cyprès, où se trouvent le cimetière et l’Agritourismo où j’ai habité. Le capitale des profondeurs incinnues de mon âme.


Gamin a repris la route.


Le sentier de la forêt enchantée du tévère


Adieu à Torrita Tiberina. Au loin, sur a crête. A gauche de l'image, le village proprement dit. Vers la droite, la fameuse allée des pins et des cyprès, qui mènent vers le cimetière et le Casale di Colle, l'Agriturismo. 

Rome: Via Fani, Via Caetani.

Un vrai pèlerinage Aldo Moro doit contenir la visite des “rues de la douleur”, à Rome.
 J’avais très vite rejetée l’idée initiale d’aller à Rome avec un animal, que ce soit Heidi ou Gamin. On n’entre pas dans une ville qu’on ne peut pas traverser en une journée. Telle est la règle des randonneurs équestres et asins. Je dirais que c’est même pas une question de durée. La grande ville est éviter à tout prix, point barre.

J’avais donc profité de mon séjour à Torrita pour me rendre à Rome en train. Pour l’aller, je fus même acheminée en voiture par un mes hôteliers.



La Via Mario Fani, lieu du drame mortel, le 16.03.1978

La Via Fani. Ce qui la rend si sordide, c’est sa banalité : Une petite rue, comme elle existe dans n’importe quelle ville. Elle n’a absolument rien de spécial.
Dans mon imagination, la Via Fani était plus grande, plus importante et plus large. Peut-être, parce que les choses qui ont un rapport avec Aldo, sont toujours grands est spacieux. Comme le lointain azur des Pouilles ou le panorama à couper le souffle de Torrita Tiberina.

Aldo Moro et son escorte ont donc emprunté la Via Fani ce matin là, le 16 Mars 1978. Ils venaient de la Via Trionfale, où habita la famille Moro. La rue monte un peu et puis, elle croise la Via Stresa.

Le carrefour manque un peu de visibilité. Une voiture venant de la Via Stresa risque de ne pas être vue. Cette situation de base, courante, a servi de lieu idéal pour une des embuscades les plus brutales de l’histoire...

Aujourd’hui, rien ne rappelle la tragédie. La Rue est retournée à son état de banalité originel. Ah si! Une plaque commémorative indique les noms des cinq hommes d’escorte qui furent massacrés ce jour là. On y voit aussi leur photos.



 Les cinq hommes sont souvent appellés "I caduti della via Fani"  (Les tombés de la Via Fani, ou martyrs de la Via Fani) De nombreuses rues en Italie portent ce nom.

Deux ont été bien connus à Torrita. On m’a parlé d’eux. “Le chauffeur, ce fut un homme très bien, très gentil” m’a-t-on dit. Tous ont eu de la famille, des amis. Ils ont eu des plans pour l’avenir. Ils furent fauchés par la mitraille  et froidement éliminés, Un massacre sans pitié.

La plaque ne parle pas d’Aldo. Et c’est bien. Ca, on le sait, ou alors on ne le sait pas. Que veux tu que je te dise.L’escorte de Moro est encore plus oubliée que lui même. C’est donc très juste que la Via Fani leur "appartient" à eux seule.

Pour visiter la Via Caetani, il faut de nouveau prendre le bus et aller à pied. Je me noie dans une foule de touristes qui cherche “les grandes adresses”, comme le colossé. Et moi, seule, perdue, je n’ai pas d’yeux pour les grands monuments de Rome. Je suis à la recherche d’une rue que personne ne connaît et dont tout le monde s’en fout.



Un des monuments les plus photographiés du monde.  Ma photo n'a jamais eu la vocation d'être un chef d'oeuvre du genre - elle montre plutôt comme j'ai vu Rome ce jour là ; Stressée, le cœur lourd.


La Via Caetani est pareillement petite et étroite. Elle aussi, je me l’avais imaginée plus large, plus grande, plus...enfin autrement. Si les Brigades Rouges n’avaient pas signalé leur “déposition” par téléphone, il est sûr qu’on n’aurait pas retrouvé Aldo de si vite. Des jours auraient passés, jusqu’à ce que quelqu’un remarque l’odeur...

Au moins une humiliation qui lui a été épargnée.



La Via Michellangelo Caetani


Tableau de bronze commémoratif et portrait d'Ado Moro.

Là aussi, une grande plaque de bronze. Le texte qui ne se devine sur aucune photo - les miennes incluses - est beaucoup plus accusateur que je ne l’avais osé espérer. 

Je rentre à Torrita Tiberina. Oui, rentrer, car Torrita est devenu “la maison”. Une maison dont  il sera difficile de se séparer.